Ces
personnes qui sont mortes ce mercredi 7 janvier 2015 sont mortes parce que ce
qu’elles dessinaient dérangeait. Je ne dessine pas, mais à défaut, j’écris.
Au
plus loin que remonte ma mémoire (bien courte, certes), j’ai toujours eu cette
« passion » pour ce qu’on peut appeler entre nous, l’écriture. Non
pas que je prétende à un quelconque talent ou que j’estime que mes mots sont
plus intéressants que d’autres. Mais simplement, j’écris. J’aligne des mots,
qui entre eux forment des phrases. Sujet verbe complément. Mes pensées
s’alignent sous mes yeux, je m’exprime, à ma façon.
La
majorité de mes textes sont loin d’aborder le sujet de la liberté d’expression,
et d’ailleurs mes textes restent pour la plupart caché au fin fond de mon
ordinateur ou de mes tiroirs. Je n’écris généralement pas dans le but de me faire lire (sauf ici, mais pour le peu que je publie...), mais simplement
parce que j’écris ce que je ressens, parce que tout simplement j’écris ce que
j’ai envie d’écrire : chacun de mes textes sont liés à cette liberté
d’expression.
Cet
événement m’a profondément meurtrie. Des armes contre des dessins. Des crayons
contre des kalachnikov. J’ai beaucoup de mal à y croire, j’ai espéré ce matin
en me réveillant que cet événement ne soit qu’un terrible cauchemar. Puis la
matinée s’est écoulée, et je me suis plusieurs fois dit « Allez, continue
de vivre ». Etrange expression qui sonne si familière à mes oreilles…
Quel
terrible écho que celui de la mort. Quel choc que celui de la perte d’un être.
Ces
personnes étaient notre famille. J’aurais pu être à leur place pour un mot mal
interprêté, un mot perdu…
JE SUIS CHARLIE
Je
ne peux écrire de texte en évoquant ce drame sans parler de toutes ces
personnes qui ne veulent pas être Charlie. Je comprends votre croyance, et je
comprends également que pour vous Charlie Hebdo est allé trop loin
par rapport à votre religion (caricature de Mahomet, provocation etc.)
Mais
ne soyez pas Charlie, simplement pour défendre votre religion. Soyez Charlie
pour défendre votre liberté d’expression et ainsi votre liberté de croire en
quelque Dieu que ce soit. La frontière est si mince entre expression et
croyance. Soutenez ces personnes, non pas pour leur publication à propos de
votre Dieu, mais à propos de leur liberté de publication.
Résumons ma pensée avec une citation apocryphe :
« Je ne suis
pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai pour que vous ayez le
droit de le dire. »
Je finirais simplement en
reprenant également des paroles de ma sœur :
« Que chacun puisse
toujours s'exprimer librement.
Surtout les fous, les
obscurantistes, les extrémistes et les cerveaux malades...
Car leurs idées se
renforcent dans l'ombre mais pourrissent à la lumière.
La parole à tous,
toujours. Jamais de censure. »